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Bruno Pochesci - Hammour

Chronique d'un premier livre pas comme les autres

4e de couv' : Elyah et Hugo s'haimment eux non plus dans une société où les pervanchmollahs verbalisent à coups d'ongles verninoxés, les cigognespionnes vous empêchent de procréer en paix et avoir des papiers constitue le pire des tourments administratifs. Il faudrait une bonne guerre, comme dirait l'autre. Ça tombe bien, les Valls' viennent de la déclarer ! Lui se retrouve affecté au Tarthare, légendaire régiment aux trois semaines d'espérance de survie moyenne, avec son ami Vernon le philocuistot. Elle est incorporée aux Maharis, service de renseignements où il faut donner beaucoup de sa personne. Trop, sans doute. Si ce rohman (avec un H, oui, puisqu'il est rédigé en langue sub'...) était une chanson, la question-refrain serait : qu'est-ce qui pourrait sauver l'HAMMOUR ?

 

Ce que j'en dis, à toi Bruno, directement !

Première réaction sur le vif, page 20 : Un langage créatif et parfois fleuri, voire truculent, aussi délicieux que du grand Boris Vian. Charmant, débile et délirant dès les premières pages, voici mes premiers émois d'Hammour ! Je suis d'ores et déjà envoûtée : « Elle avait alors ressenti les prémices de quelque chose qui ne serait pas de l'amour, une historielle passagère ou un simple plan uk, mais une mystérieuse combinaison des trois et plus encore, si infinités : l'hammour. »

 

Page 350, à chaud : Tourneboulée, émotionnée encore par ce tirer de rideau inattendu, que je ne dévoilerai pas, mais qui m'a pour le moins... Impossible de trouver le mot juste, mais je ne m'en remets pas. Comme tu le dis dans ta dédicace Bruno, c'est tout sauf de la guimauve cette histoire d'Hammour et je te reconnais bien là.

 

Quelques jours après : Un livre que je range illico sur l'étagère de mon top 10. Ceux que je relis régulièrement pour en observer chacune des facettes après le feu d'artifice de la découverte.

J'avoue que j'ai flashé sur ton style dès ta première participation à la revue Gandahar. Ayant reconnu un oiseau pas ordinaire, j'ai suivi ça et là tes pérégrinations novellistiques pour constater avec plaisir que les aspects too much de ton langage se ciselaient de plus en plus finement. Hardi les clins d’œils tous azymuths ! (j'ai apprécié le dorfbourg de Grandahar, entre plein d'autres). Ton inventivité sans limite ne se dément pas une seconde tout au long de ces 350 pages, on ne s'ennuie jamais, on est toujours surpris.

Au passage, je reviens sur le petit parallèle avec Boris Vian, plus proche en définitive de Vernon Sullivan de par son côté violent et sexuel qui n'apparaissait pas encore dans les premières pages. D'ailleurs, si un des personnages se nomme Vernon, ce n'est sûrement pas par hasard.

Sous des apparences loufoques de langage et de situations qui font souvent rire, même en pleine scène de guerre (il faut le faire !) ton premier livre dénonce ardemment les horreurs d'une société qui ne respecte pas les personnes et leur fait subir les pires outrages. Ton livre te ressemble Bruno, il ressemble à toutes ces conversations avec tes amis, sur les réseaux sociaux, où tu pointes du doigt, sans la moindre concession et sans peur de la controverse, les impostures de notre société. 

 

Comment seront perçues dans vingt ans les contorsions jubilatoires que tu fais subir au français écrit, je n'en sais rien. Et aussi, s'il était question de te traduire, bonjour ! Tu devrais t'y coller toi-même. Bref ! je ne sais pas comment ton style va évoluer, mais ton premier livre est une fusée qui nous emmène loin, ailleurs et finit par se crasher en beauté avec nous dedans. En tous cas, c'est comme ça que je l'ai ressenti.

 

   

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