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L'Homme qui s'est retrouvé de Henri Duvernois

Maxime-Félix Portereau est un bourgeois d’âge mûr, célibataire et  vaguement désenchanté. « Un rayon de soleil venait de remplacer mon amie Georgette. Elle était partie et je n’en concevais nul chagrin »

C’est alors que l’inventeur Varvouste lui rend visite et lui demande de financer la construction d’une fusée qui doit atterrir sur Proxima du Centaure. Après avoir vu les plans et discuté du projet avec le jeune ingénieur, Maxime commence par lui recommander d’écrire un livre de fiction avant d’accepter de lui prêter les vingt mille francs demandés et puis, un peu par dépit d’avoir surpris un peu plus tôt sa maîtresse dans les bras d’un jeune gars, un peu pour que les enfants de Varvouste ne soient pas privés de leur père, décide soudainement qu’il servira de cobaye et fera le voyage.

Au bout de presque trois ans de vol, il se rend compte que l’endroit où il a atterri est une planète jumelle de la Terre dont la temporalité est de trente-six ans antérieure à celle d’où il est parti. Il se met donc en tête de retrouver sa famille, sa mère qu’il adorait et le jeune Maxime qu’il était, pour leur éviter d’être confrontés aux événements terribles qui ont marqué leurs vies et donc aussi la sienne.

Ce roman a été écrit en 1936, un an avant la mort  d’Henri Duvernois qui a rencontré un certain succès à son époque où l’on ne s’embarrassait guère de crédibilité scientifique pour envoyer des êtres humains sur d’autres planètes. Le paradoxe temporel est également traité avec la plus grande légèreté puisque le protagoniste principal se rencontre lui-même, sans grande considération pour son double juvénile qui va même le provoquer en duel.

À la recherche de petites perles du passé, les éditions de l’arbre vengeur nous gâtent encore une fois avec ce petit livre de leur collection l’arbuste véhément qui se déguste comme un bonbon, une gourmandise venue d’un autre temps. CB

Chronique parue dans Gandahar 23 en avril 2020

 

 

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